village de brussin

LE VIN (saint pourçain)

 

Le saint-pourçain, est un vin provenant de l'un des plus anciens vignobles de France situé dans la région de Saint-Pourçain-sur-Sioule dont les origines remontent aux Gallo-Romains, il s'étend sur 19 communes du département de l'Allier.

 

Préhistoire et antiquité

On estime l'existence de ce vignoble bien antérieur à la présence de César en Gaule.

 

Moyen-Âge

On retrouve dans un texte bachique du Moyen Âge, découvert par Achille Jubinal (Nouveau recueil de contes, dits, fabliaux et autres pièces inédites des XIIIe, XIVe et XVe siècles) dans un poème intitulé La Desputoison du Vin et de l'eau, une référence aux vins de Saint-Pourçain, qui indique :

« Por ce nommés sui Saint-Porçain

   Car je sui saint, bon, cler et sain. »

Le vin de Saint Pourçain était servi à la table des rois de France Capétiens dès le XIII ème siècle ainsi qu'à la cour des papes en Avignon (une cour qui en consommait de 60 à 120 hectolitres par an !). Il fut servi lors des fêtes données par le roi Saint Louis à Saumur en 1241 lorsque Alphonse de Poitiers fut armé chevalier et investi des comtés d'Auvergne et du Poitou. Lors du sacre de Philippe de Valois en 1328, les habitants de Reims eurent droit à un festin arrosé de Saint Pourçain. Les qualités de ce vignoble sont vantées par l'évêque de Paris Guillaume d'Auvergne au XIII ème siècle. Sous Philippe Auguste le poète Henri d'Andelys dans son histoire "la bataille des vins" énumère les plus grands vins blancs de l'époque et place en troisième position le Saint Pourçain après les vins de Beaune et de Saint-Émilion. Les ducs de Bourbon et comtes de Forez appéciaient bien évidemment ce vin, noble produit des terres de leur duché et comté. Il était transporté à Paris par bateaux (gabarres) qui remontaient l'Allier puis la Loire des ports de la Chaise (commune de Monétay-sur-Allier) et de Chatel-de-Neuvre. Arrivés à Briare ou Gien, après un cour charroi, la marchandise suivait alors les cours du Loing puis ceux de la Seine pour être déchargée sur la place de Grève de la Capitale. On démontait alors les bateaux pour réutiliser le bois pour le chauffage. Pour rejoindre Avignon, on acheminait les tonneaux par charroi jusqu'à Chalon-sur-Saône puis par bateaux en suivant la Saône et le Rhône.

 

Renaissance

Le géographe du roi Charles IX, Nicolas de Nicolay fait l'éloge de ce vin dans son ouvrage "Description générale du Bourbonnais en 1569 ou Histoire de cette province" en citant notamment les côteaux de la Chaise (commune de Monétay-sur-Allier) comme la terre où sont produits les meilleurs vins blancs de la région.

 

Période moderne

La présence de l'Allier facilite grandement le développement du vignoble permettant à la production d'être acheminée et vendue en grande quantité à Paris. Au XVIII ème siècle les départs de bateaux des ports de la Chaise de Monétay-sur-Allier, Châtel-de-Neuvre et Moulins vers la capitale sont quotidiens. La construction du canal de Briare a rendu plus rapide le trajet. Le vignoble atteint à la fin de ce siècle plus de 8000 hectares. Mais c'est aussi à cette époque que les meilleurs crus du vignoble saint pourcinois vont être concurrencés par ceux de Bourgogne (même si François Ier et Louis XIV en leur temps appréciaient déjà beaucoup les bons vins de Beaune). On reproche alors aux vins rouges ordinaires d'être teints (la fleur de sureau était utilisée à cet effet par certains vignerons), de manquer de consistance et de corps et d'être trop chers. Parfois on soupçonne même des additions d'eau (les batteliers durant le transport remplaçant ainsi discrètement ce qu'ils avaient illégalement consommé). (Pierre Mondanel in l'Ancienne batellerie de l'Allier et de la Dore, 2001)

 

Période contemporaine

Le vin de Saint-Pourçain a connu les moments les plus difficiles en raison de la crise du phylloxera. Il subit aussi la concurrence des autres vignobles de Bourgogne et de Bordeaux avec l'arrivée du chemin de fer. Dorénanvant ces vins sont vendus eux aussi dans la capitale.

Depuis une trentaine d'années, des efforts sont menés par les viticulteurs pour l'amélioration de l'encépagement, ainsi que la modernisation des méthodes de culture et de vinification.Classé AOVDQS par le décret du 20 décembre 1951 (modifié par celui du 23 mai 2000).

Le vignoble de Saint-Pourçain s'étend désormais sur 640 hectares et 19 communes et sa production est classée en appellation d'origine contrôlée AOC depuis le 28 mai 2009. Le comité National Vin de l'INAO a validé le cahier des charges, et par conséquent a attribué l'AOC au saint-pourçain.